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jeudi 29 octobre 2015

La Rentrée Littéraire 2015 ... Amélie Nothom et "Le Crime du comte Neville"

     Voici le traditionnel Amélie Nothom de l'année ! 
     Un court roman, doit-on parler de roman, 135 pages ! J’ai envie de le qualifier de conte, plutôt. Je me vois  bien le  lire un soir d’hiver, lors d’une veillée au coin du feu, près d’un sapin, à un public de jeunes, et de moins jeunes, l’époque de Noël nous fait tous ressortir notre âme d’enfant !


Le Crime du comte Neville, Ed. Albin Michel

Quatrième de couverture

     "Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne."
Amélie Nothom



-=-=-


Sujet : 

     Une famille de la noblesse belge, confrontée à des problèmes financiers se voit contrainte de se séparer de son château, « le domaine de  Pluvier ». Mais une lubie de « Sérieuse » la dernière enfant de la famille, qui a décidé de passer la nuit dehors, va bouleverser quelque peu la vie de ce monsieur Henri Neville.




En Bref :

     Henri, doit aller rechercher Sérieuse, sa fille, qui a été récupérée et  hébergée pour la nuit, chez madame Portenduère, une voyante. 

« Si l’on avait annoncé au comte Neville qu’il se rendrait un jour chez une voyante, il ne l’aurait pas cru. Si l’on avait précisé que ce serait pour y chercher sa fille qui aurait fait une fugue, cet homme sensible se serait évanoui. » [p. 7]
     Mais, Sérieuse voulait juste faire une expérience.
« J’ai seulement voulu passer la nuit dans la forêt. La voyante m’a découverte et a appelé ça une fugue. Sans elle,  j’aurai réintégré ma chambre à l’aube et personne n’aurait rien remarqué. » [p.15] 

     Cette madame Portenduère, persuadée que sa fille avait fait une fugue, s’inquiète de la façon dont réagit son père. Elle ne connaît pas les rituels des familles nobles et aristocratiques qui se doivent de garder en toutes circonstances une certaine tenue, quasi militaire. Cela fait partie de principes de l'éducation que le comte doit inculquer à ses enfants. Montrer ses sentiments, surtout devant des étrangers, quelle indécence !
« - Etre noble, mon fils, cela ne signifie pas qu’on a plus de droits que les autres. Cela signifie qu’on a beaucoup plus de devoirs. » [p. 70]
     Or, cette voyante annonce au Comte de Neville qu’il va tuer un invité lors de la dernière garden-party qu’il doit organiser comme tous les ans, avant de se séparer du domaine. Cette révélation, va alors devenir la torture de Sérieuse, qui a entendu les propos de la voyante, et de son père. 


     Tout ce récit, va tourner autour de la préparation de la réception pour toute la famille, et le personnel qui fait tourner encore le quotidien du château, et le duo père et fille, recherchant qui mérite d’être tué par le châtelain, dans les meilleurs conditions pour que le reste de la famille ne souffre pas d’une mise à l’écart des connaissances et relations
Toujours préserver les apparences pour que la famille ne souffre pas de ses agissements. Le code d'honneur ! 
« Henri vivait dans la hantise de faillir au paraître » [p. 72]
Non, ne comptez pas sur moi pour vous raconter la fin de l'histoire, qui vaut d'aller jusqu'à la dernière ligne.

-=-=-

Mon avis :
     Cette histoire fait la description d’une société particulière, d’un monde à part, en Belgique comme ailleurs, dont le mode de vie semble réglé par une étiquette qui n’a pas évolué ou si peu depuis des lustres. Un peu comme un récit d’initiation à la vie d’aristocrate !
     J’avoue ne pas être une lectrice assidue d’Amélie Nothomb, je me souviens d’un roman japonais, dans lequel elle faisait l’expérience de la « dame pipi » dans une société nippone, si mes souvenirs ne me trahissent pas : « Stupeurs et tremblements ». J’étais en week-end  dans la résidence de vacances d’un beau-frère,  dans un cadre magnifique, avec la mer Méditerranée à mes pieds. Des moments que l’on n’oublie pas ! La preuve je me revois encore ce livre à la main…
     Depuis, plus rien, jusqu’à ce comte Neville, qui va se torturer l’esprit pendant des heures, afin de savoir qui va-t-il bien pouvoir tuer, pour réaliser la prédiction de cette voyante ! 
     Qu’a-t-elle voulu nous pointer du doigt, Amélie, cette fois, la crédulité de ces gens, bien-nés, mais qui ne sont pas assez frotté à la vraie vie, qui peuvent se faire berner par le premier beau parleur. Nous avons eu aussi un cas de crédulité suprême, d’une famille passée sous la coupe d’un manipulateur ! Cela avait fait l’objet de chroniques judiciaires dans les médias !
      La farce, aux multiples piques,  et plaisante à lire. Vous avez réussi votre coup madame, je crois que je vais faire un tour à la Médiathèque et reprendre vos anciennes parutions, pour faire un test, et savoir si je vais devenir une inconditionnelle de plus attendant le dernier Amélie Nothomb de la rentrée littéraire.



Pour en savoir plus :
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 9782226318091
Parution : 20 août 2015
Graphisme : Philippe Narcisse © Stéphane Haskell
Pages : 135
Prix : 15.00 €




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